28 novembre 2021 – 1er dimanche de l’Avent C
par Père Lys Mokoko
L’Avent : un appel au Silence pour comprendre une Présence
En ce dimanche, nous ouvrons notre marche intérieure vers le mystère de la nativité de notre Seigneur Jésus Christ. C’est le temps de l’avent, le temps où Dieu « fera germer pour David un germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera sauvé, Jérusalem habitera en sécurité… » comme nous le révèle le prophète Jérémie dans la première lecture. L’avent est donc un temps de préparation mystique, un cheminement intérieur vers cet événement qui dépasse l’entendement humain : Dieu se fait homme. En effet, malgré les mauvaises nouvelles qui saturent notre quotidien, sachons compter sur l’espérance de la visitation du Seigneur qui vient redonner la dignité au corps humain en prenant corps au sein de la vierge Marie. Autour de nous, nous observons une préparation impressionnante à Noel purement extérieure et laïcisée qui révèle tout simplement la dimension sécularisatrice de la fête de Noel qui n’est considérée malheureusement que comme une fête économico-culturelle et mondaine sans conduire à une vision spirituelle et religieuse de l’incarnation de Jésus. La fête de Noël fait mieux marcher notre économie en appauvrissant notre vie intérieure et en rétrogradant malheureusement notre relation au Sauveur, quel paradoxe effarant. Dans un tel contexte où nous sommes souvent absorbés et consumés par l’activisme outrancier et monopolisant qui laisse très peu de place à la formation de notre intériorité, notre préparation à Noël risque d’être purement matérielle sans impact réel sur notre vie quotidienne et de foi. C’est dans ce sens que l’Apôtre Paul nous invite à une meilleure préparation en ces termes évocateurs : « Faites donc de nouveaux progrès, nous vous le demandons, oui, nous vous prions dans le Seigneur Jésus ». Le temps de l’avent se révèle être le temps du progrès notamment progrès dans le rapport à la vérité, à la justice et au pardon ; progrès éthique, moral et spirituel dans un monde qui se coupe de Dieu. En ce début du temps de l’avent, le progrès à faire consiste à quitter courageusement le monde du bavardage creux, de l’esclavage, des abus, de la corruption, de l’autoritarisme destructeur pour cheminer vers Bethléem avec un cœur sincère et mieux apaisé. Le temps de l’avent est donc le moment tout indiqué où jésus nous redis à tous : « Redressez-vous, relevez la tête, car votre rédemption approche », car n’est-t-il pas vrai que l’on consacre beaucoup de temps au divertissement et aux distractions de tout genre ? L’avent invite au silence intérieur pour comprendre une présence vivificatrice et voir le monde avec plus d’amour et de foi, de concevoir et percevoir notre vie toujours comme un lieu de visitation du Seigneur. Ce temps de l’avent est précieux, car il nous aide à comprendre le sens du temps et de l’histoire comme moment favorable pour notre salut. La vie du chrétien est un chemin d’espérance à la rencontre de ce Dieu vivant et compatissant. Profitons de ce temps pour faire grandir notre intériorité, notre silence intérieur, car avec les vague du consumérisme notre présent devient souvent vide, chaque instant qui passe devient long et lourd parce que l’horizon de l’espérance s’est étiolé. C’est la joie de l’espérance qui rend précieuse notre attente, vivons donc une attente chargée d’espérance au Sauveur qui vient rejoindre l’humanité vers sa marche vers l’éternité. L’avent est le temps d’expérimenter la présence transformante de Dieu dans le silence du cœur. Il devient important de ne pas laisser les nouvelles mauvaises nouvelles, les déceptions, les soucis et l’orgueil tuer ou ravir notre espérance en Dieu, cultivons en ce temps de l’avent le profond désir d’attente du Sauveur, car ne peut désirer c’est se détruire et mourir à petit feu, c’est un suicide spirituel qui nous guette tous. Alors que notre espérance se fasse inventive, créative et vivante. « Tenons-nous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet » comme dit Saint Luc. Réveillons-nous de nos peurs quotidiennes, nos hésitations et réarmons-nous d’espérance à celui qui vient, car le temps de l’avent nous rappelle que le temps est un don précieux qui nous ai donné pour faire le mieux possible et prenons notre vie spirituelle au sérieux car ce temps est celui de la joie intériorisée qu’aucune déception mondaine ne peut ni gommer ni ravir.
Bonne marche vers Noël à tous, soyez bénis