Par Jean-Claude SERVANTON

Jean, 2, 1-11

Le calendrier liturgique affiche que nous sommes aujourd’hui le 2ème dimanche du temps ordinaire. Nous éprouvons un petit pincement de cœur. Les fêtes de Noël et du jour de l’an sont passées. Nous voici dans l’ordinaire des jours… le train-train quoi. Et nous venons d’entendre le récit des noces de Cana dans l’évangile de Saint Jean. Quel décalage! Le temps ordinaire est une fête, des noces. On n’est pas de noce tous les jours. Une noce est une fête pour les époux et leurs invités. C’est un événement! Ce n’est pas un jour ordinaire. Depuis longtemps la date était fixée, depuis longtemps les époux et leurs proches ont préparé la fête. Et de ce jour, les mariés fêteront l’anniversaire. Après Noël, après l’Épiphanie, après le baptême de Jean, cette nouvelle manifestation des vacances, des congés, des fêtes, des anniversaires, des rendez-vous sont déjà pris. Qu’est-ce qui remplit notre temps? Nous connaissons des gens dont la vie est bien remplie et qui malgré tout donnent l’impression de toujours avoir le temps de vous écouter, de vous parler.

« En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. » Cette invitation les sort tous de chez eux. Jésus et ses disciples ont tout juste eu le temps de sortir de chez eux, de faire connaissance. Des noces qui ne vont pas se dérouler comme prévu à cause d’un manque de vin et on va servir le bon vin après le moins bon. Des noces qui sont un commencement pour les époux… On fait la fête pour donner du sens au manifeste qu’Il épouse l’humanité. Désormais cette alliance si nous disons « oui » remplit la vie de l’humanité, de chacune, de chacun de nous. Jésus, après ce premier signe, va dérouler sa vie pour faire goûter aux disciples la qualité d’une vie humaine au goût de divinité. Cette alliance, il l’accomplira dans le don de son corps et de son sang, le sang de la nouvelle alliance.

Ainsi le temps ordinaire n’est pas seulement un temps qui s’écoule, ralenti par quelques fêtes du calendrier, c’est un temps plein, car une alliance se vit à temps plein. En tous les cas, celle de Dieu avec nous sûrement. A Cana, le maître du repas a remarqué que le marié a gardé le bon vin « jusqu’à maintenant ». Au terme d’une célébration de mariage, je souhaite aux mariés de garder le bon vin jusqu’au maintenant de chaque jour. Que notre entrée dans le temps ordinaire ne soit pas un pincement de cœur, nous sommes au maintenant où le vin de la fête est bon. Chaque dimanche nous apporte le bon vin de l’Evangile, nous réjouit du bon vin de l’Alliance nouvelle. Chaque jour, nous vivons de l’Esprit d’amour donné à chacun en vue du bien de tous, nous a dit Saint Paul.