par Jean-Pierre GILNET

Matthieu 2, 1-12

« De l’orient à l’occident, du levant au couché du soleil » !

Frères et Sœurs bien-aimés,                   

L’Eglise universelle célèbre aujourd’hui la fête de l’Epiphanie. Quelle est l’origine de cette fête ? Comment est-elle célébrée dans la liturgie chrétienne ? Epiphanie, en grec, signifie manifestation ; c’est la manifestation de Dieu aux hommes en la personne de Jésus. Ici, manifester veut dire dévoiler, se montrer, se faire voir, se révéler à ;  mieux encore, communiquer. Dieu qui communique son dessein d’amour aux hommes par le biais de son unique Fils, Jésus-Christ. Généralement, en occident, l’épiphanie est célébrée le 2e dimanche après Noël tandis que les orientaux la célèbre le six (6) janvier.

Très chers frères et sœurs, à l’instar des rois mages, nous sommes venus de l’orient (dans nos différents endroits) et nous sommes à l’occident. En utilisant les termes « Orient-Occident », je n’ai pas l’intention de vous faire une leçon géographique pour dire que l’orient c’est l’ensemble des pays situés à l’Est de l’Europe (Asie) et que l’occident est représenté par les pays de l’Europe de l’ouest et de l’Amerique du Nord. Non plus, je n’ai pas la prétention de vous apprendre que l’expression « De l’orient a l’occident » signifie « Du levant au couché du soleil ». Je veux tout simplement voir avec vous le chemin, la distance parcouru par les rois mages pour venir guetter le sens des astres conduisant à un événement extraordinaire. Ici, en France et presque dans toute l’Europe, on a plusieurs moyens pour se déplacer (Avion, Hélicoptère, Train, Metro, Trame, Bus, voiture, motocyclette, bicyclette, trottinette et les navires…). Mais, à l’époque de Jésus, il n’y avait pas tous ses moyens de déplacements. On marchait beaucoup, nuit et jour,  d’un bout à l’autre en faisant d’énormes sacrifices tout en accumulant de nombreuses fatigues. C’était le cas des rois mages, Melchior, Gaspar et Balthazar en quête de l’origine de cette lumière éclatante qui resplendit dans les ténèbres !

Guidés par une mystérieuse étoile, les rois mages (astrologues de professions) partaient de l’orient jusqu’à l’occident (Bethléem). La splendeur de l’étoile et les autres signes astrologiques les font croire que celui qui vient de naître est un nouveau roi. Saint Mathieu nous le rapporte en ces termes : « Où est le roi des juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui » (Mt 2, 1-2). Signalons que des merveilles sont produites lors de la visite des mages. La première,  c’est que les rois mages étaient partis de l’orient comme des chercheurs-astrologues et ils sont arrivés en occident comme des adorateurs, des admirateurs, des contemplateurs. Saint Mathieu a utilisé le verbe « prosterner » tandis que certaines traductions utilisent l’expression « rendre hommage ». Peu importe, qu’il s’agit de prosterner ou de rendre hommage, l’idée dominante c’est l’adoration et la contemplation profonde.  La seconde merveille, c’est qu’avant d’arriver chez Hérode, les rois mages étaient éclairés et guidés par la lumière de l’étoile. Quand ils sont rentrés chez Hérode, la lumières a disparu. Quand ils sont sortis chez Hérode, la lumière est retournée et elle guidait à nouveau les rois mages. Probablement, c’est de cette antinomie (lumière-ténèbres) que le prophète Isaïe a parlé : « Elle venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuple » (Is 60, 1-2).  Donc, Hérode était dans l’obscurité, la jalousie, la vengeance et de l’hypocrisie en disant qu’il va lui aussi adorer le nouveau roi. La lumière de Dieu ne l’a pas illuminé parce qu’il était opaque, totalement dans les ténèbres. Il n’était pas transparent et n’a pas accueilli la lumière de Dieu. Cette seconde merveille nous invite à la transparence en confessant nos péchés.  Une troisième action éclatante attire notre attention. Il s’agit du détour que font les mages pour le retour chez eux face à la grande inquiétude et l’hypocrisie du roi Hérode. Malgré la grande prosternation et l’admiration, les rois mages ont écouté la voix de Dieu qui leur parle et ont joué un mauvais tour au roi Hérode afin que le roi du monde, l’enfant Jésus ne soit pas mort. Bien souvent Dieu nous parle, mais nous ne sommes pas toujours attentifs à ce qu’il nous demande.

Poussés par l’Esprit de Dieu, les rois mages offraient à l’enfant Jésus chacun un cadeau précieux et significatif. L’or signifiait que Jésus était roi parce qu’à son époque la plupart des objets et ornements du roi étaient en or. La myrrhe indiquait que Jésus allait être mis à mort et suivant la coutume de l’époque on faisait la toilette funèbre avec de tels parfums aromatiques pour protéger les morts. L’encens indiquait que Jésus était digne d’être adoré parce que Dieu seul mérite l’adoration, l’admiration et la contemplation. Chacun de ces cadeaux révèle un aspect symbolique de la vie de Jésus[1]. Effectivement, dans sa mission terrestre, Jésus exerçait la triple fonction de : roi, prêtre et prophète. Il agissait en vrai homme et vrai Dieu. Son éloquence et ses actions éclatantes ont suscité de lui des jaloux parmi les groupes sociaux de son temps et ils vont jusqu’à lui faire mourir. De son coté, le Pape François nous fait comprendre qu’être adorateur du Seigneur c’est lever les yeux, se mettre en voyage et voir. De plus, il dit que nous devons nous mettre à l’école des mages pour  adorer le Seigneur[2].  Puisse la lumière qui guidait les rois mages brille sur nous dans notre quête de Dieu et que nous soyons de véritables adorateurs du vrai Dieu, la Trinite. Au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Amen !

[1] https://www.letelegramme.fr

[2] Pape Francois, homélie épiphanie 2023