par Lys Mokoko

Luc 10, 25-37

Posons les gestes qui sauvent

Mes frères et sœurs,

L’évangile de ce jour nous situe au cœur de notre vie concrète et de nos sentiers de Jéricho. Nous découvrons aujourd’hui la profondeur de la bonté de Dieu face aux multiples situations difficiles que vivent les humains. A travers l’excellente parabole du bon samaritain, Jésus nous révèle le vrai visage de Dieu qui s’exprime par la compassion et la bonté qu’il est venu imprimer sur la terre.  La mission essentielle de Jésus a été de manifester cette miséricorde et cette compassion qui constitue également la mission qu’il confie à chaque baptisé. En ce dimanche, Jésus nous invite à être le bon samaritain de l’autre. Etre bon samaritain c’est voir d’abord la souffrance de l’autre et la toucher ; c’est oser s’approcher et prendre soin selon ses propres possibilités et moyens ; le bon samaritain est celui qui lie le dire et le faire. Le bon samaritain est celui qui développe un amour sans frontière et désintéressé. Le bon samaritain est du côté des laissés pour compte, des migrants, des marginalisés, de ceux qui sont dans les périphéries de nos rues et avenues. Jésus nous montre que la souffrance de l’autre sollicite toujours notre temps et notre attention soutenue. L’itinéraire existentiel du bon samaritain nous révèle que devant chaque situation de misère et de souffrance, chaque homme et chaque femme devrait s’arrêter et oser agir. La compassion n’a pas de couleur, ni religion, ni famille, ni sexe, elle doit s’appliquer à toute personne humaine en difficulté. Etre chrétien, c’est donc avoir le cœur et les yeux ouverts pour oser rendre les autres aussi heureux ; le chrétien est invité à éviter l’insensibilité et l’indifférence qui sont les cancers qui rongent aujourd’hui plusieurs sociétés et familles à travers le monde.

Notre monde, nos familles et plusieurs milieux que nous fréquentons, continuent de saigner de multiples manières ; beaucoup de femmes et d’hommes saignent au fond de leur cœur et dans leur quotidien. Face donc à toutes ces situations difficiles, il nous faut être de bons samaritains pour soulager la douleur et redonner l’espérance aux vie blessées. La compassion face à la souffrance ce n’est pas de l’abstraction ou de la théorie, mais du concret. La compassion sollicite toujours un engagement et de l’action. Jésus montre qu’il ne faut pas hésiter à s’engager dans la souffrance de l’autre. La compassion pour les autres, c’est s’engager à prendre soin et à protéger la vie. Chacun est invité à être une source de compassion et de consolation pour tous ceux qui sont au bord de la route, c’est-à-dire toutes ces personnes découragées et blessées profondément, elles ont besoin d’écouter une parole rassurante et réconfortante. Jésus nous confie en ce jour, la pastorale et le ministère du soin, et voilà pourquoi il dit dans l’évangile : « va, toi aussi fait de même », c’est-à-dire, toi aussi va créer la civilisation de l’amour, de la compassion et de la consolation sans frontière. Ce sont donc ces gestes simples mais hautement significatifs qui sauveront notre monde de la maladie de l’indifférence et l’insensibilité. Demandons alors la grâce de la compassion afin de voir et de toucher la souffrance des autres dans nos villes et villages. Amen