Marc 13, 24-32

par Père Lys MOKOKO

Face au désastre, embrassons la croix du Christ

Mes biens aimés dans l’Espérance,

Les textes bibliques de ce dimanche semblent être terrifiants à cause de la rudesse du langage apocalyptique annonçant ainsi les catastrophes, la détresse, l’ébranlement et la fin des temps. Mais en même temps, ces passages bibliques sont d’une actualité évangélisatrice étonnante et saisissante pour tout ce que l’Eglise du Christ vit et traverse de nos jours, car « en ces jour-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté, les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire » nous dit l’évangile de ce jour et le livre du prophète Daniel renchérit cette vision et la partage pleinement. Ces textes qui mettent en relief l’écroulement et l’ébranlement du monde ancien chargé d’épreuves et de détresses et l’avènement d’un monde nouveau qui refait surface grâce à la volonté aimante de Dieu, nous plongent au cœur saignant de notre l’Eglise, car avec les catastrophes physiques, morales, psychologiques, spirituelles qui offrent malheureusement un environnement saturé de mauvaises nouvelles éclaboussantes à cause des abus de tout genre, c’est la grande détresse qui s’abat et l’obscurité envahit la marche de l’Eglise vers l’éternité. Avec ces catastrophes des abus et déviances, nos montagnes de suffisances s’écroulent, nos avidités de pouvoir-domination s’obscurcissent et s’ébranlent, nos manipulations tombent en ruine et le fils de l’homme est proche de la porte de nos responsabilités, nos consciences et nos cœurs. Et ces détresses et catastrophes transpercent avec raison nos âmes et provoquent le questionnement et l’angoisse chez nous tous. Oui, face à toutes ces catastrophes, un monde est appelé à disparaitre et un autre appelé à renaitre des larmes du repentir des filles et fils de l’Eglise de Jésus. Oui, le monde qui appelé à disparaitre et à connaître une fin ultime est celui des abus de toute nature, de l’injustice, du silence coupable face au mal, du protectionnisme honteux, et le monde appelé à renaitre de  nos larmes du repentir, est celui de la parole libérée et écoutée, de la confiance méritée et entretenue, du respect exclusif de la dignité et l’intégrité de chaque homme et femme crée à l’image et la ressemblance de Dieu, de l’accueil et l’accompagnement concret des plus pauvres qui vivent dans nos multiples périphéries. Face à toutes ces détresses qu’apporte le mystère du mal, ces passages bibliques nous offrent une alternative et une piste heureuse : le chemin de l’Espérance qui ne déçoit pas et toujours possible parce que « Jésus a vaincu le mal » et rien ne peut nous séparer de son amour. Prendre le chemin de l’espérance en embrassant la Croix, car elle nous rappelle que le mystère de l’amour de Dieu a le dernier mot sur le mystère du mal. Notre salut à tous, est donc du côté de l’espérance de la victoire de la croix qui nous sortira des expériences douloureuses de la mort dans l’âme en nous donnant une nouvelle sagesse du vivre-ensemble et d’habiter le monde. Embrassons la croix avec courage et humilité, regardons tous le crucifié, laissons-nous purifier par son Sang de Justice et de Vérité pour apprendre à mieux aimer l’Homme et servir le monde qui a soif de Dieu malgré nos écrasantes fragilités. La ‘’fin du monde’’ est aussi un appel vibrant à mettre fin et à nettoyer nos cœurs des germes de violence et à purifier l’Eglise par nos larmes de contrition profonde. Que l’Esprit-Saint nous aide au cœur de ces catastrophes à faire fleurir à nous frais la culture de la justice où la réparation de l’injustice devient un lieu et une manière d’évangéliser et de témoigner le Christ-Sauveur et ainsi nous serons réellement délivrés et sauvés. Amen

Bon dimanche à tous et que Dieu vous bénisse richement