par Père Lys MOKOKO

Mc 10, 17-30

Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer : témoignage et chemin pour suivre le Christ

Mes frères et sœurs,

Ce dimanche est consacré à la cause des migrants, des réfugiés et des exclus à l’échelle mondiale. En effet, leur situation déplorable et leur condition sociale dégradante constitue une interpellation pour nous tous et appelle notre sens d’engagement et d’humanité. Dans l’évangile de ce jour, un jeune riche dont le nom n’est pas cité vient poser une question essentielle et fondamentale à Jésus en ces termes : « bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?» Jésus lui répond en utilisant trois verbes qui vont bouleverser le jeune et changer négativement le climat de la rencontre : « va…vends…donne…suis-moi ». Profondément déçu de cette réponse de Jésus, le jeune refusa de le suivre et « il s’en alla tout triste car il avait de gros biens ». On voit bien que ce jeune a été aveuglé, ficelé, fagoté et embrigadé par ses avoirs si bien qu’il a refusé de dilater son cœur à la misère des autres et suivre le chemin du dépouillement que Jésus lui propose. Possédé par sa propre richesse, son orgueil, sa suffisance et son narcissisme creux, ce jeune n’a donc pas voulu être à l’écoute des pauvres et des exclus de son temps, il a refusé d’être solidaire aux exclus, aux affamés de sa société, il a refusé d’ouvrir le peu qu’il avait pour étancher la soif des exclus et leur donner un peu de pain et d’asile. Il a refusé d’être témoin de l’accueil, de la protection, de la promotion et de l’intégration socio-économique des exclus de son temps.  Ce qui veut dire que ce jeune a refusé que son « Je » solitaire devienne un « Nous » en faisant profiter le peu de sa richesse aux exclus. Oui, ce passage de l’évangile nous révèle qu’une relation à l’avoir, au pouvoir et au valoir mal ajustée peut constituer un mur qui nous empêche de voir, de toucher et d’agir face à la dégradation insupportable de la vie humaine.  Ce jeune riche symbolise toute personne qui préfère l’indifférence que l’agir, qui préfère l’individualisme que la solidarité, qui préfère l’orgueil que l’humilité. Ce jeune avait oublié que dans le cœur et la vision de Dieu, le destin de l’humanité est commun. De la même manière que Jésus à dialoguer et regarder ce jeune riche matériellement et pauvre en humanité, nous sommes invités spécialement aussi à dialoguer avec les exclus, les migrants et réfugiés, car dialoguer et agir en leur faveur, c’est s’engager à combattre la culture de l’exclusion sur la face de la terre. C’est à nous aussi d’être des samaritains qui soignent tant soit peu les plaies et blessures multiformes de notre monde. C’est ainsi qu’avec joie et profond sens d’humanité, les membres d’ESPER, association de solidarité de la paroisse ont mieux perçu cet appel évangélique consistant à combattre la culture de l’exclusion : c’est aussi notre mission et notre vocation. Oui, rendons hommage en ce jour consacré aux migrants et refugiés à cette association pour son engagement socio-pastoral, parce que ESPER dans notre paroisse est un évangile vivant, car témoin de l’accueil, de la protection, de la promotion et l’intégration des exclus, des migrants et refugiés, ESPER dans notre paroisse est le lieu où le miracle du « Nous toujours plus grand » s’accomplit du jour au jour, oui ESPER dans notre paroisse redonne la joie et les raisons de vivre et d’espérer aux exclus sociaux, ESPER dans notre paroisse est un vrai lieu d’évangélisation et de compassion. Que Dieu bénisse cette association ainsi que ces membres parce que accueillir-protéger-promouvoir-intégrer est aussi un chemin pour suivre et servir le Christ, car ne pas agir pour la cause des exclus est une honte et un échec pour les disciples du Christ que nous sommes. A travers l’action socio-pastorale de ESPER, le « va…vends…donne…suis-moi » de Jésus s’expérimente et se vit bien, parce que chaque membre de ESPER va à la rencontre des exclus et partage leur douleur ; chaque membre d’ESPER vend au quotidien son temps pour chercher comment, où et avec quoi accueillir-protéger-promouvoir-intégrer ; chaque membre donne jour après jour le meilleur de lui-même, ses moyens, ses talents ; et tous vous suivez le Christ en étant au service de tout Homme et de tout l’Homme. ESPER est donc une révolte positive contre la vulnérabilité de tant d’hommes et de femmes. Que Notre Dame de Lourde intercède pour nous tous afin que le souci des exclus, des migrants et réfugiés soit l’un des lieux concrets de notre engagement missionnaire comme chrétiens et chrétiennes. Amen

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