par René BEAUQUIS

Matthieu 22, 1-14

Comme toujours, les paraboles demandent des explications sinon nous risquons de passer à côté de l’essentiel de ce que Jésus veut nous dire.  Que veut-il bien nous dire dans la parabole d’aujourd’hui où il compare le Royaume des Cieux à un roi qui célèbre les noces de son fils ?

Essayons de décrypter : le roi, c’est Dieu, le banquet des noces est la célébration festive de l’alliance que Dieu a conclue avec l’humanité en son Fils Jésus qui, en s’incarnant a épousé notre humanité et qui, en donnant  sa vie sur la croix pour nous a scellé  définitivement cette alliance.

Les premiers invités à la noce est le peuple juif. Les serviteurs envoyés par le roi pour convier  les invités sont les prophètes puis les apôtres. Les invités du tout-venant sont les pécheurs et les païens. Quant à l’incendie de la ville il s’agit de la prophétie de la ruine de Jérusalem qui aura lieu en l’année 70.

Le peuple juif a donc  été le premier invité, mais non seulement les autorités  religieuses et les chefs du peuple n’ont  pas voulu reconnaitre en Jésus le Messie attendu mais de plus,  ils l’ont tué pour avoir blasphémé en se déclarant  Fils de Dieu.

Jésus a pourtant essayé par tous les moyens de rassembler les enfants de Jérusalem à

 » la manière dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes »  Il  faut  reconnaitre que si les petites gens du peuple juif étaient favorables à Jésus et ne cessaient de le chercher pour l’écouter, les chefs du peuple se sont obstinés à lui faire obstacle et vouloir l’éliminer.

Ce refus des autorités religieuses a ouvert la porte du Royaume à la multitude des hommes. C’était d’ailleurs de toute éternité le Dessein de salut de Dieu, Si Dieu avait choisi le peuple juif pour épouser notre nature humaine, c’était pour jouer à fond l’incarnation, ne pas venir sur terre comme un météorite, mais issu d’un peuple.

Mais c’est bien à tous les hommes que Dieu veut offrir la chance d’entrer dans la famille divine de la Trinité pour partager la vie même de Dieu

En nous  livrant sa vie sur la croix, Jésus a voulu que sa vie devienne notre vie et qu’ainsi nous devenions comme lui, enfants de Dieu, ses fils ou ses filles et qu’avec lui, en lui et par lui nous puissions  tous dire « Père » à Dieu.

C’est par le sacrement du baptême  que le Christ nous  partage sa vie de  Ressuscité.

Et Jésus, pour que nous puissions, jusqu’à la fin du monde, célébrer la communion des hommes qu’il a rétablie avec son Père, a institué l’eucharistie.

Il en a fait un repas, qui non seulement est un  rappel vivant  du don  de  sa vie, mais aussi un repas qui nous rassemble dans le même amour, celui du Christ et nous en nourrit puisqu’il nous partage son Corps livré et son Sang versé par amour.

Ce repas eucharistique de chaque dimanche est un repas de noce où nous célébrons notre union au Christ, mais aussi notre union entre nous puisque baptisés dans le même Esprit et nourris  de la même vie du Christ nous sommes devenus son Corps dont il est la tête et nous les membres, nous dit St Paul.

Nous sommes devenus frères et sœurs en Jésus-Christ. Notre Pape François, dans sa dernière encyclique « Fratelli Tutti  » nous rappelle que vivre en frères et sœurs est bien plus que d’avoir de simples liens d’amitié. Notre Pape souhaite que le sentiment d’appartenir à la même humanité nous pousse à ce que  » le rêve de construire ensemble la justice et la paix ne soit plus une utopie d’un autre monde. »

Soyons  aujourd’hui dans la joie d’être les invités au repas du Seigneur et, comme nous y invite  notre Pape, que nous puissions nous sentir partie prenante de la Mission de l’Eglise qui est d’inviter, par notre joie d’être enfant de Dieu, tous ceux qui n’ont pas encore eu cette chance de le devenir.