Par Jean-Claude SERVANTON

Jean 17, 20-26

L’Église célèbre aujourd’hui la 53ème journée mondiale des communications sociales dont le thème, cette année est celui des « réseaux sociaux ». Ce choix confirme l’attention du Pape François au nouvel environnement de la communication. Il est lui-même présent sur les réseaux sociaux. Je suis moins moderne que lui et moins utilisateur que la plupart d’entre vous. Je me permets cependant de faire un lien entre les réseaux sociaux et l’évangile de ce dimanche. De cette prière de Jésus, j’extrais cette demande: « que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi.

Les réseaux sociaux sont un des moyens que nous utilisons pour communiquer. Dans toute communication il faut être au moins deux. Celui qui parle, qui écrit, qui envoie un mail, un message, et celui qui reçoit le mail, le message, la lettre ou la parole. Dans sa prière, Jésus nous révèle que Dieu est altérité… Jésus le Fils et Dieu le père. Sans doute est-il un mais dans cette unité, ça communique entre le Père et le Fils. Cette communication sans écran n’en est pas moins réelle. Jésus parle avec son Père, il le prie, s’adresse en lui pour lui demander que nous soyons un comme lui avec le Père… Ce n’est pas pour que nous nous fondions dans un grand tout. L’unité priée, demandée, ne gomme pas les différences. Nous communiquons parce que nous sommes différents, nous avons des choses à nous dire entre gens de générations différentes, de cultures différentes, d’opinions différentes. Ainsi nous créons des liens. L’unité que nous cherchons, que nous demandons, que nous prions avec Jésus n’est pas uniformité… elle est une aspiration à être un comme le Père et le Fils… c’est à dire une communion réelle.

Les réseaux sociaux créent des liens entre nous. Ils portent aussi un message, un message court. Les tweets du Pape sont souvent percutants. En quelques mots il met en lumière l’évangile et nous révèle un peu de sa personnalité. Quand Dieu communique il n’envoie pas un mail, il envoie quelqu’un, Jésus, sa Parole elle-même. Il nous fait connaitre son nom, c’est à dire qui Il est. Son message et son messager ne font qu’un: c’est Jésus. Avec Jésus et le Père nous ne sommes pas en communauté virtuelle mais en communion réelle.

Les « réseaux sociaux », comme tous les médias, peuvent dispenser le bon et le moins bon. Un mail nous délivre un message et bienveillant nous encourage, nous salue. Je m’empresse de répondre quand mon ordinateur veut bien envoyer. Dans ce cas, le courant passe. Entre Dieu le Père et Jésus le Fils le courant passe. « Cinq sur cinq ». Ce courant s’appelle l’Esprit Saint. Nous n’avons pas encore parlé de lui. Sans lui, l’évangile n’est qu’un message ancien… Le courant passe entre Dieu le Père et Jésus, gratuitement le même courant passe entre nous. Avec le Père et le Fils, et entre nous, nous ne formons pas qu’une communauté virtuelle mais une communion réelle. Les réseaux sociaux, charriant le bon et le moins bon, nous aident à vivre cette communion entre nous car celle-ci a besoin de communication pour se vivre.