18h00 à l’église Saint-Etienne

Par Franck GACOGNE

Luc 2,1-14,

Est-ce que quelqu’un sait comment s’appelle l’enfant qui est né ce soir, l’enfant qui est dans nos crèches ? C’est bizarre parce que l’évangile que l’on vient d’entendre ne nous a pas donné son nom.

Est-ce que toi pour ta naissance, il y avait autant de monde qui se sont rassemblée ?… Et là, on est plus de 2000 ans après. Cela veut donc dire que dans cette naissance, il y a quelque chose de particulier, de très important que nous allons découvrir ensemble.

En fait, c’est 8 jours après sa naissance que le nom de Jésus qui avait été indiqué à Marie lui sera donné. Ce qui est annoncé aux bergers, ce n’est pas comment cet enfant s’appelle, mais c’est ce qu’il est. Et on a entendu 3 mots pour le désigner :

« Aujourd’hui, vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur »

 

Sauveur : « Aujourd’hui, vous est né un Sauveur ». Quand est-ce qu’on a besoin d’un sauveur ? Quand on est en danger, quand on est perdu. Le Sauveur, c’est celui qui est là au bon moment, tout proche pour m’aider et me soutenir dans la difficulté.

Pour Dieu, être Sauveur, c’est donc d’abord vouloir se faire homme en Jésus, pour de se rendre proche, pour être au plus près de chacun de nous, dans nos familles, dans le cœur de chacun. Quelqu’un qui est loin de moi ne sera jamais en mesure de me sauver. Jésus n’est pas un sauveur intermittent ou à la demande. Non, c’est son identité, sa nature, le nom même de « Jésus » veut dire « Le Seigneur sauve », et l’autre nom qui lui est donné : Emmanuel veut dire « Dieu avec nous ». C’est parce qu’il est avec nous qu’il peut nous sauver.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, il y a plein de chose dans la vie dont nous pensions il y a 10 ans ne pas avoir du tout besoin : le smartphone, la 4G, le GPS que sais-je… jusqu’au jour où l’on essaye, et on se demande alors comment on a pu s’en passer jusqu’ici, et on dit : ça change la vie ! Eh bien, de la même manière, je ne peux pas comprendre « Jésus sauveur » tant je ne n’ai pas essayé ! Essayer par exemple de vivre dans une démarche de réconciliation humble, vraie, sincère avec un proche… et Noël est une belle occasion à saisir. Essayer d’être attentif à celui qui a moins de chance que moi : lui offrir mon sourire, une main tendue, une place à ma table, un peu de mon temps et de mon écoute.

Essayer, c’est déjà faire l’expérience de Jésus Sauveur. Vous verrez, cela vous paraitra tout à coup indispensable, parce que ça change la vie.

Le Christ : C’est le deuxième mot qui désigne l’enfant. Christ, ce n’est pas le nom de famille de Jésus. En disant que cet enfant Jésus est « le Christ », nous affirmons qu’il est le « Messie » c’est-à-dire celui que tout le monde attendait avec impatience.

Mais attention, les gens l’attendaient, parce que le peuple vivait sous l’oppression, le pays était occupé, et beaucoup souhaitaient que le Messie annoncé soit non pas un sauveur doux et attentif au plus petits, non, ils attendaient un guerrier redoutable et efficace qui chasserait les romains du pays. Mais l’histoire de Jésus raconté dans la suite de l’évangile nous apprendra que ce n’est pas comme cela que Jésus s’est comporté et qu’il a voulu être Messie. Christ veut dire aussi : celui qui a reçu l’onction. Cette marque d’huile sur le front, cette empreinte de Dieu qui donne sa force, sa vigueur, sa vie, une empreinte qui ne s’efface pas. Comment s’appelle ceux qui sont baptisés ? Des chrétiens, c’est le même mot qui vient de Christ. Etre chrétiens, c’est vouloir être ami du Christ, c’est vouloir le mettre au cœur de sa vie. D’ailleurs le jour de notre baptême, nous avons reçu aussi cette onction pour être relais, pour porter la vie de Jésus, pour en témoigner par nos paroles et par nos gestes.

 

Enfin, la troisième information qui nous est donnée sur l’enfant, c’est qu’il est Seigneur. Le Seigneur, c’est celui qui règne, dans l’évangile, on parle souvent du royaume de Dieu. Dans la prière du Notre Père que nous dirons tout à l’heure, nous demandons même à Dieu « que ton règne vienne ». Alors, pour bien comprendre comment Jésus est Seigneur, je vous propose de terminer par cette prière :

Seigneur, viens régner dans ma vie et dans notre monde, parce que tu règnes en aimant, tu es Seigneur en servant, et en nous offrant la liberté de te choisir. La seule puissance que tu sois capable d’exercer, c’est celle d’aimer le monde dans lequel tu viens ce soir. Une seule chose est nécessaire, que je puisse te dire mon consentement, mon désir à te laisser entrer dans ma vie pour plus de paix, plus de fraternité et de solidarité avec chacun de ceux que je rencontre et que tu me donnes comme un frère à aimer.

Oui, réjouissons-nous : « Aujourd’hui, vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur »