par Lys Mokoko

Jn 10,27-30

Nous sommes des bergers

                     En ce quatrième dimanche de pâques, l’Eglise nous donne l’heureuse occasion de méditer sur la figure du berger et des brebis en vue de mieux saisir notre vocation dans ce monde où les guerres et les violences sous toutes leurs formes continuent encore de déchirer le visage de la terre. Le Seigneur Jésus se révèle à tous en ce dimanche comme le Bon Berger qui aime, connait et appelle ses brebis par leur nom, signe d’une intimité profonde et une relation personnelle avec chacun. Pour mieux comprendre la profondeur de cette image et de cette identification, il est important de rappeler les caractéristiques d’un berger et d’une brebis. En effet, dans la société profondément pastorale dans laquelle vivait Jésus, un berger avait les missions suivantes : conduire, protéger, nourrir et veiller sur ses brebis ; et les brebis se caractérisent par leur fragilité, leur vulnérabilité et leur exposition à toute sorte de dangers ; ainsi, un berger c’est celui qui est capable d’affronter les dangers et intempéries pour protéger ses brebis. Il devient alors clair qu’en s’identifiant au Bon berger contrairement aux faux bergers de son temps, Jésus révèle à tous que nous sommes un trésor hors prix aux yeux de Dieu. Et comme Bon berger, il vient manifester auprès des femmes et hommes fragiles toute la proximité transformatrice de Dieu son père avec lequel il vit en constante unité : « mon père et moi, nous sommes Un » ; et c’est cette même unité avec son père que Jésus veut établir avec nous de manière concrète. Il est le Bon berger pour sécuriser notre fragilité et notre vulnérabilité ; il est Bon berger pour conduire tous ceux qui sont exposés aux dangers vers des asiles plus sûrs ; il est Bon berger pour consoler les cœurs déchirés des déceptions et blessures de toutes sortes ; il est Bon berger en vue d’assurer la vraie paix des cœurs. Jésus le vrai pasteur a une existence totalement tournée vers les autres ; comme Bon pasteur, il est ému et épris de compassion pour les douleurs que portent ses brebis ; en Bon pasteur, il se met au service de la vie qui est un don de son père. Comme on le voit, être berger est donc notre mission à tous, chacun est appelé à être le berger pour l’autre, c’est-à-dire berger de son frère, et berger de sa soeur : les bergers d’une bonne gestion de la planète et sa fragilité ; les bergers au sein de l’Eglise pour qu’elle devienne une bergerie et une maison plus sûre ; berger pour ma femme, bergère pour mon époux par la protection et le soin mutuel ; berger dans mon milieu professionnel ; bergers de toutes ces personnes âgées et malades… Que l’Esprit-Saint nous aide à devenir ces bergers qui continuent à vivre et à manifester une présence discrète et efficace auprès des hommes et femmes vulnérables et prions pour toutes sortes de vocations. Amen