par Lys Mokoko

Jean, 20, 1-9

La résurrection : la mort de la mort

Mes chers frères et sœurs,

 Après plusieurs jours de marche dans la prière, la pénitence et le partage, les chrétiens, qu’ils soient en ville ou au village, célèbrent à travers le monde la Résurrection du Christ : solennité des solennités, sublime jour de joie et de fête. Oui, en ce dimanche de fête, les chrétiens s’unissent pour chanter avec raison la victoire de la vie sur la mort et l’Evénement fondateur du christianisme car « si Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi ». Oui, depuis plus de 2OOO ans, le message, la joie et la puissance de la résurrection résiste à l’usure et la morsure du temps et à toutes les formes d’athéisme qui traversent notre histoire. Oui, il est beau et grand ce sublime mystère de notre foi parce qu’avec pâques, la mort est morte dans la mort du Christ ; pâques célèbre la victoire de l’amour qui ne meurt jamais. Oui, ce mystère est grand, et ne s’explique pas, mais se reçoit et se vit dans la foi. Personne ne peut douter du fait que la mort est la pire des expériences qui continue de troubler l’être humain. Mais Jésus a englouti la mort et a ouvert l’horizon de l’éternité et de vie en abondance pour nous. La résurrection de Jésus nous dit clairement ceci : la mort n’aura jamais le dernier mot sur la vie ; la mort n’est pas la fin de l’histoire et par conséquent, la vie est plus forte que la mort ; oui, pâques n’est pas l’anniversaire de la vie de Jésus, mais l’expression du déploiement de la puissance de la vie de Dieu à travers l’histoire. Par sa résurrection, Jésus répand la clarté de sa lumière sur tout l’univers, il fait toute chose nouvelle par l’éclat de sa lumière. Oui, la résurrection est une réponse au mystère du mal et de la mort qui devient passage vers la vie. Oui, la résurrection montre que nous sommes des gens de passages, nous sommes des citoyens du ciel et de la vie. Oui, tout part d’un tombeau vide et se déploie dans la puissance de la vie ; oui, le christianisme est né dans le silence, la modestie et la simplicité du tombeau ; personne n’a vu Jésus ressuscitant, mais nous faisons l’expérience du Jésus ressuscité. Ce qui veut dire que toute religiosité tintamarresque et exhibitionniste nous éloigne de l’esprit du message du tombeau vide.  La résurrection du Christ est ce levain de transformation des situations de mort en situation de vie ; transformation de l’impossible au possible. C’est ainsi qu’au matin de la résurrection, la pierre a été roulée.  Oui, la pierre roulée c’est une porte qui ne peut plus se refermer. Alors qui nous roulera la pierre ? la pierre de mon incroyance ; la pierre de mes barricades et blessures intérieures ; la pierre de mon pessimisme ; la pierre de mon indifférence sociale et religieuse ; la pierre de mes infidélités et trahisons quotidiennes ; la pierre de mes échecs, la pierre de mes maladies ? Que la lumière de la résurrection du Christ fasse de nos familles de vraies écoles et sanctuaires de prière ; Que la lumière de la résurrection éloigne de notre monde les ténèbres de la violence et de la guerre. En ce jour si saint, renouvelons notre foi par une course intérieure parce que le Christ ressuscité compte désormais sur nous pour communiquer au monde la puissance et la joie de la résurrection qui assumera les joies et misères de notre monde. Que l’Esprit Saint fasse de nous de vrais témoins de la résurrection : voir-croire-témoigner devient notre vocation dans l’aujourd’hui de notre foi. Amen

Bonnes Fêtes pascales