par Lys Mokoko

Lc 15, 1-32

La miséricorde d’un Dieu qui ne cesse d’accueillir

En ce quatrième dimanche de carême, chacun peut oser faire son bilan spirituel sur son effort de carême sur le plan du jeûne, de partage et de prière. Le carême n’est pas un temps de recherche du perfectionnisme, mais un temps où l’on se laisse toucher et transformer par l’amour miséricordieux de Dieu. En effet, la profondeur de la parabole de ce jour nous révèle visiblement les deux attitudes fondamentales des croyants de tous les temps : le comportement du fils cadet révèle la tentation de tous d’abandonner le Seigneur pour se perdre dans les méandres du péché. Le fils cadet représente l’ordre des croyants qui veulent vivre sans référence à Dieu et veulent limiter la vie à l’aspect des jouissances corporelles et terrestres c’est-à-dire ceux qui conduisent leur vie au rythme des vibrations de notre monde perverti. Le fils cadet symbolise tous ceux qui confondent la vraie liberté intérieure conduisant à la vie et le libertinage conduisant à la mort et la déchéance totale, et en même temps ce fils cadet révèle que nous ne sommes rien sans Dieu et par conséquent, notre vie trouve toute sa signifiance et sa saveur que dans notre relation filiale à Dieu. La déchéance de ce fils cadet et son engagement à revenir vers son père :« je me lèverai et j’irai vers mon père » montre bien que le but ultime de notre vie n’est pas d’abord la richesse matérielle, mais la connexion avec notre Dieu. L’expérience et l’itinéraire du fils cadet nous révèle que Dieu est l’unique nécessaire pour tous il est toujours prêt pour nous accueillir en vue de nous redonner notre dignité d’enfant de Dieu « vite, donnez-lui les chaussures, mettez-lui la bague aux doigts et tuez le veau gras ». La conversion à Dieu est toujours une fête au ciel. Donc, loin de Dieu, aucune joie n’est possible pour nous ; et l’attitude du fils ainé révèle la tentation de ceux qui s’estiment toujours être mal aimés par Dieu, ceux qui estiment faussement que Dieu serait injuste et passent leur journée à récriminer et accuser Dieu ; le fils ainé symbolise nos jalousies face au salut des autres que le Seigneur fait revenir dans son bercail et sa bergerie ; c’est l’attitude de ceux qui veulent maquiller leur conversion et estiment avoir une mosaïque de privilèges que les autres sous prétexte qu’ils le servent chaque jour ; le fils ainé incarne le comportement de ceux qui veulent embrigader Dieu à leur propre compte ; c’est la tentation de ceux qui veulent souvent fermer la porte de l’Eglise aux autres sous prétexte qu’ils ne sont plus dignes d’être membres de l’Eglise, alors que l’accueil du fils cadet montre que Jésus veut que son Eglise soit un lieu ouvert accueillant tout le monde sans exclusion ; Dieu ne met pas de limites ni de barrières à sa miséricorde et à son pardon, car nul n’est trop loin pour Dieu et nul n’est perdu définitivement pour Dieu ; et quel que soit le nombre de jours, de mois et d’années passées hors de l’Eglise ou le confessionnal, Dieu est là aux bras ouverts, il attend chacun de nous pour recevoir sa tendresse de père qui ne perd pas son temps à compter nos péchés, mais simplement à accueillir parce qu’il ne se fatigue jamais de nous accueillir. Prions afin que le Seigneur nous aide chaque jour qui passe à prendre le courage de revenir vers sa miséricorde. Amen