Luc 3, 10-18

par Lys MOKOKO

Jean Baptiste : Une école d’humilité

Mes chers frères et sœurs,

Nous célébrons aujourd’hui, le troisième dimanche du temps de l’avent sous le signe de la joie et de l’Esperance à ce Dieu qui vient visiter son peuple. Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à effectuer deux mouvements essentiels : le premier est appelé à être marqué par une joie profonde à laquelle le prophète Sophonie et Saint Paul rappellent de manière expressive en ces termes : « pousse des cris de joie, fille de Sion, éclate en ovation, Israël, réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem… » et l’Apôtre Paul renchérit « frères et sœurs, soyez toujours dans la joie du Seigneur, je le redis : soyez dans la joie ». Il s’agit de la joie des sauvés, la joie d’un Dieu qui vient s’humaniser pour diviniser l’homme, c’est la joie d’un corps qui devient lieu de relation et de communication entre Dieu et l’humain, la joie d’un Dieu qui étonne et façonne par son amour infini qui vient renouveler la face de la terre. Cette joie du Seigneur est de nature communicative c’est-à-dire on ne la  garde pas pour soi-même, « car il n’y rien de plus beau que de connaitre Dieu et de le communiquer aux autres ». Le deuxième mouvement est l’appel à la conversion qui retentit au cœur de cet évangile par la voie de Jean Baptiste, le plus grand des prophètes grâce à son humilité rarissime et légendaire. Remarquons que plusieurs catégories sociales viennent vers Jean Baptiste notamment les foules, les collecteurs d’impôts et les soldats, et l’appel à la conversion s’articule à partir de cette question essentielle : « que devons-nous faire ? », et la réponse de Jean Baptiste tient compte des réalités de chaque catégorie sociale. Jean Baptiste ne les invite nullement à changer d’état de vie, mais à se convertir et à se renouveler sans cesse dans leur état de vie pour que la joie de Dieu demeure dans les cœurs. Comme on le voit, Jean Baptiste est une personnalité spirituelle remarquable et inspiratrice, car à une époque où tout le monde croyait qu’il était le messie, il répond humblement : « il vient celui qui est plus fort que moi… ». Jean Baptiste se révèle à nous comme une école d’humilité, et en marchons vers noël, approchons-nous donc de cet homme pour mieux éclairer notre vie, car il s’humilie, il accepte d’être seulement un baliseur, un éclaireur du Messie à qui il attribue le titre du plus fort. Jean Baptiste ne s’arroge nullement les prérogatives messianiques, il ne se bouscule pas pour le pouvoir, ni encore moins des honneurs ; il s’est même nié en se reconnaissant indigne de défaire la courroie des sandales de Jésus, il assume fraternellement et évangéliquement sa mission de guide et de préparateur du chemin du Christ sans appétit malsain de la course au pouvoir, il refuse toute confusion dans l’exercice de son pouvoir, et se veut être qu’une voie qui crie dans le désert. La vie de Jean Baptiste est littéralement portée par sa vocation de préparer ses contemporains à l’accueil du Messie. C’est en cela qu’il est un visionnaire qui prépare les cœurs à l’immense joie qui se profile à l’horizon. Où sont passés les Jeans Baptistes d’aujourd’hui ? Nous possèderons certainement tout l’argent de la terre et nous aurons les postes les plus juteux dans la société, si notre cœur n’est pas humble comme celui de Jean Baptiste, nous ne sommes rien. Certainement, notre monde souffre parce qu’il manque les Jeans Baptistes, c’est-à-dire ceux qui doivent rappeler sans cesse la confiance en Dieu, notre monde est certainement aveugle par manque des Jeans Baptistes, c’est-à-dire les vrais guides dont les cœurs sont dilatés par l’urgence de la mission en montrant Jésus aux autres. Prions afin que l’Esprit-Saint nous offre la grâce d’indiquer avec vigueur et conviction la route de noël aux autres et rendons-nous perméables à la puissance de la grâce transformatrice de l’enfant de Bethléem qui arrive. Amen

Bonne marche vers noël et soyez bénis