par Christian PLAGNARD

Mt 11, 2-11

Le Christ est présent 

Il est vrai que plus de 2000 ans se sont écoulés, et depuis nous savons sur Jésus beaucoup plus de choses que Jean-Baptiste.

Et la plus belle manière d’entrer en harmonie avec la liturgie de l’Avent est d’entreprendre une réflexion sur Jésus et Jean Baptiste.

Le message du Précurseur nous permet de progresser vers ce 3ème dimanche de l’Avent et d’entrer au cœur de l’Évangile.

La foule qui a suivi Jean dans le désert à bien compris qu’il était un prophète.

Pour Jésus, Jean-Baptiste est le messager décrit dans l’Ancien Testament, celui qui annonce la venue du Christ.

L’histoire nous dit que Jean-Baptiste se retrouve emprisonné par Hérode Antipas, dans la forteresse redoutable et invincible du château fort de Machéronte.

Elle raconte aussi que Jean-Baptiste a été mis en prison pour avoir critiqué le mariage du roi Hérode avec Hérodiade, la femme divorcée de son frère.

Mais aussi par crainte qu’il ne provoque un soulèvement contre l’envahisseur romain, ainsi que à cause des multiples reproches qu’il faisait à Hérode Antipas ; qui s’adressait a Jean ; Jean, pourquoi tu tends prend a moi !

Pour avoir violé la Loi sur le mariage ?

De la prison, Jean-Baptiste entend parler les disciples de Jésus.

Et lui meme s’interroge, comme les hommes de son temps, ce que dissent les disciples le met dans l’embarras.

Ils annoncent l’arrivée proche du Messie.

Mais l’envoyé de Dieu est présenté comme un juge qui détruira par le feu tous les pécheurs qui ne se seraient pas encore repentis. Alors il décide d’envoyer des ambassadeurs auprès de Jésus pour lui demander: « Es-tu Celui qui doit venir « . L’expression   « Celui qui vient »  signifie dans la Bible « le Messie ».

Jean est donc très direct: « Es-tu le Messie que nous attendons ? « 

Bien sûr que « oui « …

Mais Jésus ne va pas répondre directement à Jean. Il ne dit pas « je suis celui qui devrait venir ».

Pour Jean-Baptiste, le Messie arrive comme un guerrier, triomphant, un « Christ » transcendant, le Fils de l’homme annoncé par David, comme pour juger tous les méchants et purifier le peuple d’Israël, et tous ses ennemis.

Mais Jésus lui répond en citant des paroles du prophète Essaie. « Oui, Jésus est bien le Messie, mais pas celui qu’on s’imaginait. Le temps du jugement n’est pas l’avènement du Messie, mais celui des bienfaits pour toutes les nations. Bien avant qu’arrive le temps du jugement avec la déclaration dans le livre de Malachie, le Fils de Dieu nous montre son action bienfaisante pour les pécheurs, les malheureux et plus encore pour les pauvres.

L’avènement de Dieu sur la terre se manifeste par des gestes de bonté envers les souffrants qui endurent la souffrance : les aveugles, les boiteux, les sourds.

Il donne des signes qu’il est bien là, et que son règne est commencé, et que nous ne devons pas « en attendre un autre ».

Il est la Parole pour les pauvres « la bonne nouvelle » pour les captifs.

Dieu vient a nous, il se donne, et nous devons reproduire « l’humilité de Jésus ».

L’humilité nous permet de voir l’autre plus grand que nous-mêmes.

Le Christ savait avoir pour tous ceux qu’il rencontrait, souvent les plus pauvres, un regard aimant qui fait progresser en humanité.

C’est à cette attitude que nous sommes appelés tous.

Jésus se manifeste par sa présence, la tendresse qu’il porte à l’humanité.

Il nous invite à grandir dans la Foi.

Il nous invite a ne pas « chuter ».

Jésus donne un message à Jean, comme il pourrait aussi nous le donner a nous tous, il dit :

« Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ».

Jean est invité par Jésus à faire un acte de Foi et à croire l’idée qu’il se faisait du Messie, lui le fils de Joseph et de Marie, est bien l’Envoyé deDieu. Mais Jésus va parler de Jean-Baptiste en faisant beaucoup de compliments.

Il n’est pas un roseau ébranlé par n’importe quel vent, sous-entendu : cet homme du désert, qui ne se plie devant rien, avec sa ferme attitude qui lui a valu la prison, cet homme habillé de peaux de bêtes, c’est un prophète « et bien plus qu’un prophète » nous dit Jésus.

Jean-Baptiste est le fer de l’épée, il est manifestement le plus grand de tous.

Mais Jésus nous dit aussi, « cependant, le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui ».

Jésus veut nous dire à travers ce verset, que l’homme le plus saint vit avec ses faiblesses et ses limites, ce qui est d’ordre naturel.

Mais le Royaume de Dieu est éternel, il a établi son trône dans les cieux, Et son règne domine sur toute chose, Ps 103,19 .

Naturel et surnaturel ne s’opposent pas, mais s’articulent.

Le second trouve son sens dans le premier et vice versa.

Mais Jean à tort en attendant le Dieu justicier, il est encore bien loin de la réalité.

La réalité est ce nouveau né, couché dans la crèche, rejeté, mis à l’écart, dans une grotte.

Jean attendait un chef de guerre pour chasser l’envahisseur Hérode Antipas, et tous les romains.

Dieu va chasser et faire sortir de ces corps le Mal, avec les armes de l’Amour et de la Vérité.

Bien sur que nous aussi, parfois, nous sommes comme Jean-Baptiste !

A demander à Dieu qu’il balaye d’abord nos problèmes d’ici-bas.

Tout le monde a déjà entendu dire :  » Si Dieu existait, il ne permettrait pas toutes ces injustices… tout ce mal.   »     Et nous dans nos périodes de doute, et même de découragement, quand les choses ne vont pas comme on veut, nous pouvons murmurer :                    « Es-tu bien Seigneur Celui qui doit venir ? »                                  

Et là le miracle : Jésus plein de tendresse et de miséricorde nous regarde et nous répond, comme à Jean « fais-moi confiance, suis moi, et Je te donnerai la Vie. Crois que Je suis le Messie, et tu seras sauvé !

Bonne semaine à tous et bon chemin vers Noël

Amen.