Par Amos BAMAL

Luc, 21, 25-28, 34-36

                                                       Se tenir prêt !

Noël c’est bientôt. Les commerces, les entreprises, les restaurants, les discothèques s’y préparent à leur manière. Nous avons pu le constater, dans nos magasins tout est en place depuis plus d’un mois : les guirlandes, les sapins, les cadeaux, les vêtements pour Noël. Mais toute cette frénésie risque de nous faire oublier le vrai sens de cette période : nous sommes dans le temps de l’Avent (avènement). C’est un temps de joie, de la venue. Le Seigneur Jésus est celui qui vient tous les jours ; il frappe à notre porte et il attend notre réponse et notre accueil. Il est aussi celui qui reviendra. Nous attendons son retour glorieux et nous nous y préparons chaque jour en restant éveillés, prêts à l’accueillir.

C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons dans la première lecture de ce dimanche. Jérémie s’adresse à un peuple très éprouvé par la défaite et la misère. C’est vraiment la désolation. Mais voilà que le prophète lui annonce la consolation. Cette « promesse de bonheur » s’accomplira sans que le peuple la mérite. Dieu n’abandonne pas son peuple blessé. Ce qu’il veut, c’est le bonheur de tous. Mais il attend une réponse de leur part.

Dans la lettre aux Thessaloniciens, il est également question de la « venue du Seigneur dans la gloire ». Au moment où il écrit, Paul croit fermement que ce retour du Christ est pour bientôt. Il invite les membres de la communauté à progresser chaque jour dans la foi et dans l’amour fraternel.

Malgré les apparences, c’est une bonne nouvelle que nous lisons dans l’Evangile de ce jour. C’est vrai que si nous lisons ces lignes au pied de la lettre, il y a de quoi frémir. Saint Luc nous parle du retour du « Fils de l’homme avec grande puissance et grande gloire ». Ce jour-là, le grand projet de Dieu sur l’humanité sera enfin accompli. L’humanité tout entière ne fera qu’un avec le Christ. Le grand message de cet Evangile ce n’est pas d’abord la fin du monde mais le retour du Christ dans la gloire. D’où l’appel à la vigilance et à rester éveillés en présence de Dieu.

Bien aimés en Christ, durant les quatre prochaines semaines, nous allons nous préparer à accueillir le Christ en sa Nativité, afin que nos cœurs soient ouverts au moment où le Seigneur vient, pour que ne se reproduise pas ce qui s’est passé à Bethléem où « il n’y avait pas de place pour lui » (Lc2,7) et pour que le Christ puisse entrer dans notre monde et notre existence.

Le rappel de l’Avent et de Noël nous permet donc d’écouter et d’accueillir l’invitation de Jésus à avoir une attitude de veilleur à travers ce que nous vivons. Veiller, ne pas nous endormir, ne pas nous laisser porter par les remous de l’existence, c’est garder les yeux ouverts fixés sur l’essentiel. Veiller, c’est voir Jésus présent dans les grands moments de l’existence, dans les joies et les peines du quotidien. C’est l’entendre dire : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe. Veux-tu bien m’ouvrir, me permettre de vivre avec toi ce que tu vis ? » Oui, veiller, c’est apprendre à lui demander ce qu’il veut me dire à ce moment-ci, dans cette situation que je ne comprends pas et qui me blesse. Veiller, c’est enfin nous rendre attentif à l’existence de nos frères et sœurs. Cela signifie regarder, comprendre et faire quelque chose pour eux ; ne pas fermer nos yeux et notre cœur, mais être attentif aux appels qui nous atteignent et essayer d’y répondre avec générosité.

Que cette célébration eucharistique nous aide à entrer dans une vraie préparation à Noël pendant le temps de l’Avent qui commence aujourd’hui. Bien sûr que cette préparation inclut l’achat de cadeaux, les décorations, le sapin, les repas avec la famille, les amis. Mais permettez-moi de souhaiter que cette préparation à Noël soit plus intérieure et plus spirituelle afin de vivre cette fête avec toute l’intensité que l’événement requiert.

Puisse ce temps de l’Avent être un vrai moment de renouvellement pour chacune et chacun de nous, pour accueillir celui qui vient nous sauver.

                                                               Amen.