Par Christian PLAGNARD

Jean 6, 51-58

Frères et Sœurs bien aimés de Dieu,

Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui

Voici maintenant quatre semaines que nous découvrons le chapitre 6 de l’Evangile de Saint Jean dans lequel Jésus s’offre à nous comme nourriture et Pain de vie pour nous introduire un peu plus dans le mystère de son Amour débordant. Donner sa vie pour ceux qu’on aime

Il y a quatre semaines, L’Evangéliste nous montrait Jésus multipliant les 5 pains et les 2 poissons apportés par un jeune homme pour nourrir et rassasier toute la foule venue le voir et l’entendre. Pour les juifs, cette multiplication des pains, était une nouvelle Manne, mais Jésus précise que celle-ci ne tombe pas du ciel, car elle est l’action commune de Dieu et des hommes. En effet, vous avez certainement noté que sans le jeune homme et ses petites provisions, rien n’était possible.

Puis au fil des semaines Jésus se découvre réellement à la foule comme fils de Dieu envoyé par Le Père pour se donner lui-même (cette fois-ci) en nourriture à tous les hommes désireux de rencontrer le Seigneur. Mais une fois encore, Jésus précise bien que cela ne tombera pas du ciel et qu’il est important de venir à lui pour recevoir cette nourriture. Jésus nous rappelle au fur et à mesure des semaines que l’on ne nait pas chrétien mais qu’on le devient et que la foi est bien le résultat d’une double action, celle de Dieu mais également de la nôtre. Cette double action est une des différences importantes entre l’ancienne et la nouvelle Alliance proposée par Jésus.

Avec l’Evangile d’aujourd’hui Jésus nous emmène encore un peu plus loin dans sa façon de se donner : Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.

Vous avez certainement tous remarqué que lorsque l’on parle de l’Eucharistie ou que nous venons à la messe pour communier, nous retenons pour la plupart d’entre nous que c’est Jésus qui se donne à nous pour venir nous transformer dans notre vie, dans nos habitudes ou dans notre façon d’aimer, un peu comme un médicament qui vient pour nous soigner. Peut-être d’ailleurs que la forme ronde de l’hostie ou que notre trop grande habitude à aller systématiquement à la communion nous fait oublier justement qu’il s’agit bien du corps du Christ dans sa chair et dans son sang.

Cette fois-ci, donc Jésus nous entraine un peu plus loin et nous explique que l’Eucharistie n’est pas simplement un don de sa part, mais que c’est un peu comme une greffe avec un donneur et un receveur et qu’à l’issue de l’Eucharistie c’est bien les deux (donneur et receveur) qui vont être transformés. J’ai volontairement pris cette exemple d’une greffe avec un donneur et un receveur, car les deux sont transformés, il y a un avant et un après pour les deux personnes.

Vous savez tous, qu’il n’est pas facile de donner et, lorsqu’il s’agit d’un organe cela doit être encore plus difficile. Cependant je pense que la position du receveur n’est pas simple non plus. En effet, il n’est pas toujours facile de recevoir surtout lorsque le don vient d’une personne vivante, quel acte divin de donner.

Bien évidemment le don et l’intervention chirurgicale, dans ce cas, permettront au receveur de retrouver de l’espoir pour sa propre santé mais indirectement lorsque le donneur est vivant, comme pour une greffe de rein ou de moelle osseuse par exemple, le receveur sait que l’opération va mettre la vie du donneur en danger et que cela peut être irrémédiable voir vital pour lui.

Eh bien, je crois, frères et sœurs, que c’est aussi cela que Jésus souhaite nous montrer aujourd’hui ; lorsque nous allons communier, nous sommes bien évidemment transformés par Jésus qui se donne, mais peut être oublions nous trop souvent, que par notre action c’est également Jésus et l’Eglise vivante toute entière qui sont transformés dans leur Corps. Par notre participation volontaire et responsable à l’Eucharistie nous venons ainsi demeurer dans le Christ qui prend nos forces mais aussi nos faiblesses pour les transformer en un Amour débordant communautaire et fraternel.

Frères et sœurs, bien aimés de Dieu voici donc la mission que je vous propose pour cette semaine : prenons chaque jour un peu plus conscience que le Christ compte sur nous pour participer à son Corps et au mystère de son Amour débordant et que c’est bien là une responsabilité que nous engageons également par nos actes quotidiens de charité.

Sœurs et frères au cœur de cette eucharistie et en cette 20eme semaine du temps ordinaire :

Rendons grâce au Seigneur pour cette force d’Amour et de joie que nous nous apprêtons à recevoir. Même si, comme le disait le St Curé d’Ars “ C’est vrai, vous n’êtes pas digne de communier, mais vous en avez besoin.“

Demandons-Lui de nous aider chaque jour à être les témoins fidèles de son Amour de sa Miséricorde et de sa Patience pour tous les hommes et femmes de bonne volonté.

Amen