Par Franck GACOGNE

Marc 6, 7-13

Imaginez-vous un représentant de commerce frapper à votre porte sans être muni de sa valise, ses échantillons, ses prospectus et surtout son bagou ? On n’a jamais vu cela. Pourtant quand Jésus envoie ses représentants, il leur prescrit de ne rien emporter, si ce n’est un bâton pour la route. C’est parce qu’il ne faut tromper personne : ils n’ont rien à vendre et rien à marchander. Ils n’ont qu’une bonne nouvelle à transmettre, et elle doit se manifester par une attitude de miséricorde. Le dépouillement de l’apôtre veut manifester je crois un manque, un creux. Les apôtres partent sans rien de superflu, parce que ce sont les personnes rencontrées qui vont les remplir de ce qu’ils sont, un visage de Dieu. Pour la mission, les apôtres n’ont pas à se barder d’arguments pour convaincre, de vérité ou de certitude, si l’apôtre se démunis c’est pour mieux se munir de la richesse de la présence de l’autre. Leur mission, c’est d’annoncer que Dieu est vainqueur du Mal et qu’il s’offre à tous. Et pour cela, ses témoins ont à être comme transparents afin que ce soit bien le Christ qui soit vu et reçu à travers chacun. Une telle mission ne nécessite aucun artifice.

Dieu ne choisis pas de grands théologiens ou des intellectuels de haut vol pour être prophète pour son peuple, il choisit Amos qui était d’une famille simple et modeste, il ne faisait que conduire le troupeau et soigner les figuiers.

Dans l’Evangile de Marc, Jésus fait de ses disciples des apôtres, mot qui signifie « envoyé ». Jésus les envoie deux par deux. L’Eglise d’aujourd’hui est apostolique d’abord parce qu’elle se situe dans la lignée des Douze apôtres, mais aussi parce qu’elle continue d’être envoyée au monde, non pas pour le dénoncer ou comme une contre-culture, mais pour lui transmettre le joyeux message d’un Dieu qui aime les hommes sans condition et qui veut leur bonheur. Par notre baptême, chacun de nous devient envoyé, chacun de nous est attendu pour être témoin de ce message, c’est ce qu’essaye d’exprimer je crois notre projet paroissial missionnaire. Il s’appuie sur l’expérience que nous vivons déjà en paroisse et dans nos groupes, pour aider chacun à aller plus loin dans sa mission de baptisé en essayant de dire pourquoi et comment l’évangile le fait grandir dans son humanité et dans sa foi. Ce projet concerne chacun de nous, et chacun de nous est nécessaire à sa mise en œuvre.

 

Oui, notre foi repose sur le témoignage des apôtres, cette foi n’est ni une philosophie, ni un code de bonne conduite, mais elle est un cheminement avec le Christ, une découverte progressive de son message d’amour, la Bonne Nouvelle, l’Evangile

 

Dans nos vies, il y a des bonnes nouvelles, ne les ignorons pas : une naissance, un mariage, un travail retrouvé, quand elle nous arrive, nous aimons en parler. Quand l’équipe de France est en finale nul ne peut l’ignorer : il y a des bonnes nouvelles qui savent se répandre et se transmettre sans difficulté. Combien plus pouvons-nous alors espérer que la Bonne Nouvelle de l’Evangile soit connue et reconnue. Elle ne dépend d’aucune star, sa constance et sa performance est assurée pour toujours et pour tous : le Seigneur veut mon bonheur, victorieux de la mort, il me donne sa vie. Amen.