Par Christian PLAGNARD

Jean 12, 20-33,

Un monde plus solidaire.

                 Nous voici donc déjà à la 5ème semaine du carême et dernière semaine avant la semaine Sainte.

Et quel carême !

Nous avons d’abord suivi Jésus au désert pour voir notre résistance à la tentation du malin.

Puis nous avons découvert l’éclat de la transfiguration nous présentant le Christ en gloire.

Ensuite nous avons découvert Jésus venant à notre rencontre, bouleverser notre propre temple et nos cœurs pour nous débarrasser de nos habitudes qui nous empêchent d’aimer.

Et puis la semaine dernière, le texte de l’évangéliste Jean nous montrait Jésus invitant chacun de nous à combattre le mal pour vivre en vérité.

Et nous voici aujourd’hui découvrant ce texte, dans lequel des grecs, des étrangers, venus pour adorer Dieu demandent même à rencontrer Jésus.

 

Pour vous, avons-nous le droit de tout dire sur Dieu, sur les prophètes ? Pour ma part je me sens investi et heureux de pouvoir faire d’autres commentaires, dans l’esprit de faire un monde plus solidaire.

 

Le prophète Jérémie nous invite, dans la première lecture, à nous concentrer, et à bien faire la part des choses sur la bienveillance de Dieu, qui offre bonheur, au peuple avec la nouvelle alliance d’amour et de fidélité.

 

Ce n’est pas seulement de Jérémie dont il est question aujourd’hui mais aussi d’Ézéchiel et d’Ésaïe. Ils sont les précurseurs de grandes libertés dans la Parole qu’ils tenaient de Dieu. Ils l’ont transmise et ont provoqué la colère de leurs compagnons. Jérémie était un opposant politique en se servant de sa conception de Dieu, pour exposer ses intuitions moderne dans la traduction, modifie cette croyance traditionnelle contre les grands de ce monde.

 

Jérémie, parle de Dieu et tourne en dérision la liturgie officielle, le culte des sacrifices, la circoncision, il critique tout et ridiculise aussi les religions païennes, les idoles. « Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes, je l’écrirai sur leur cœur – Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands, je pardonnerai leurs fautes, et je ne me rappellerai plus leurs péchés ».

 

Jérémie nous anime l’esprit, il nous fait cheminer vers la sagesse de Dieu, et cette sagesse est ancrée dans notre cœur comme une vérité éternelle. Jérémie est le témoin de la tendresse universelle, pour lui, Dieu est cet esprit d’amour d’obéissance qui règne sur monde depuis les origines, et nous mes amis, nous avons la vocation de transmettre les signes. Nous sommes invités à prendre sa suite et à l’imiter pour discerner l’avenir de notre terre solidaire, le Christ nous l’a enseignée et il n’y a pas d’autre voie…

 

La Lettre aux Hébreux, parle de prières « avec un grand cri et dans les larmes », ajoutant que Jésus Christ a appris l’obéissance par les souffrances de sa passion ».  N’avons-nous pas tous fait l’expérience que bien souvent, les choses les plus importantes de la vie sont apprises par la souffrance ?

Le Christ est la source, la cause du salut éternel, pour tous ceux qui lui obéissent, et nous sommes appelés à cette liberté d’aimer et d’être aimé. Résister, c’est refuser d’être aimé. L’obéissance, c’est la confiance de l’enfant qui s’en remet au Père.

Comment apprenons-nous l’obéissance ?

Jésus l’a fait lui-même, c’est-à-dire à travers la souffrance jusqu’à la croix ?

Il nous dit dans l’Évangile:   » Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit…  Qui aime sa vie la perd;  qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle”

Que pouvons-nous comprendre de ces versets que nous retrouvons sous des formes différentes « celui qui aime sa vie la perd; celui qui perd sa vie en ce monde la sauve pour la vie éternelle »?

Pourquoi faudrait-il qu’une personne soit prête à souffrir et à rejoindre le silence éternel ? Jésus a de la compassion, Il soufre avec les pauvres, les égarés, Il souffre dans la souffrance du malade, des victimes de l’injustice de la mort…

La seule façon de détruire, je dis bien, certaine souffrance, est de nous bouger, de se donner le “sens du politique”. Comme Jérémie, comme nous le dit le Pape François  : « Il y a la petite politique des partis, et l’Église ne doit pas se mêler de politique partisane, mais de la grande politique qui est une des formes de charité les plus élevées.” Vous allez me dire Pourquoi ?    Parce qu’elle est orientée vers le bien commun de tous.

Et en matière de faire le bien commun il y a l’association  CCFD-Terre Solidaire, et en ce temps de carême ce temps fort pour nous les catholiques engagés, ce jour, est un temps privilégié pour la collecte de fonds.

Alors, du ciel on pourrait entendre une voix : Donner à manger à ceux qui ont faim. Dieu nous dit : Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous, pour nous.

Nous sommes et nous formons cette Église, c’est en acceptant d’aimer, en acceptant de partager notre vie que nous allons porter du fruit. Ensemble, notre Église nous l’incarnons en étant attentifs aux pauvres, aux petits, en donnant aux mouvements de solidarité, pour l’entraide, le Développement, et la Paix. Il faut tendre la main aujourd’hui en faveur des pays du Sud : ces pays auxquels vous êtes sensibles durant ce carême. Je vous invite donc à donner pour des frères et des sœurs d’ailleurs, pour qu’ils puissent semer leurs grains pour nourrir leurs familles et vivre plus dignement. C’est ainsi que Dieu, en Jésus Christ, est encore présent, visible dans l’invisible et agissant à travers nous, sur les chemins de notre Terre Solidaire.   Amen